Lire la suite
Lire la suite
À partir du 20 décembre, le réseau T2C évolue pour s’adapter aux usages quotidiens des habi...
Lire la suite
Travail de recherche réalisé par les membres de l'association Le Cendre Autrefois.
Dans les villages ou hameaux, tout au long des chemins, les croix sont autant de signes et de guides. Sous l’ancien régime, les habitants étaient nombreux à avoir la foi, et, pour matérialiser leurs croyances, ils érigèrent de nombreuses croix dans leur village. Ces croix pouvaient être en bois en pierre ou en métal. On distingue ainsi différents types de croix :
LES TYPES DE CROIX
Les croix de carrefour peuvent être des lieux où passent les processions et rogations ou sur la voie des convois funéraires. C’est ainsi que les habitants du Cendre pensaient que les chemins étaient publics, parce que c’étaient ceux empruntés par les processions.
En bordure des chemins et principalement aux croisements se trouvent les croix de direction. Elles ont été favorisées à la suite du Concile de Clermont présidé par Urbain II en 1095. Au Moyen Age, elles guidaient et protégeaient le voyageur sur les chemins de pèlerinage.
Certaines croix peuvent aussi avoir des fonctions mémorielles en l’honneur d’une personne ou d’un évènement en relation avec le lieu d’implantation. Il peut s’agir aussi de croix de défunts. Souvent au pied de cette dernière se trouve une pierre plate en forme de socle ; ceci servait à déposer le cercueil des défunts lors de procession funèbre avant l’existence des corbillards.
Elles peuvent aussi être associées à un monument aux morts.
Les croix de mission sont apparues au début du XVII -ème siècle (après la signature de l’édit de Nantes en 1598)
On trouve aussi les croix de limite signalant l’entrée et la sortie du village ou délimitant les propriétés en bordure de parcelles cultivées, ainsi que d’autres types de croix, celles des places, d’églises, de cimetières….
LE CENDRE ET SES CROIX
Par le passé et lors de l’ouverture de la nouvelle route pour Cournon, on dénombre des croix de rogations :
Ces Saints étaient vénérés au Cendre, lors de processions de rogations qui conduisaient le curé et les habitants d’une croix à l’autre, aux quatre points cardinaux. Le but étant d’attirer la bénédiction du ciel sur les champs, les récoltes, le bétail (constatation faite par les Ursulines en 1775)
A la révolution de 1789, lors de la déchristianisation, les biens des églises ont été confisqués, les clochers ont été démolis, ce fut le cas de celui du Cendre, comme le précise le procès-verbal de visite pastorale d’avril 1806. Mais les croix furent épargnées car mises à l’abri par les habitants.
C’est ainsi que Les croix St Pierre, St Roch et l’ancienne croix St Verny (différente de celle de la route des Martres) ont traversé sans dommage la révolution de 1789. Les deux dernières furent détruites au 20eme siècle.
Par la suite, furent érigées la croix du cimetière, celle de l’église et celle de St Verny qui est située à l’angle de la route des Martres et de la rue de Gondole.
LES PROCESSIONS
Avec la Croix St Roch, les processions devaient se rendre via une passerelle sur l’Auzon au niveau du chemin de Pralong à la Croix St Verny en territoire des Meix (croisement en direction du Puy Marmant). Saint Roch était le patron des pestiférés et le protecteur du bétail. Cette croix n’existe plus.
Sur le cadastre de 1815 1820 on voit l’ancien chemin de Cournon (via la rue de la Croix St Pierre devenue rue des artistes) avec les croix St Pierre et St Roch à proximité du grand verger de Maupertuis. Lors de l’ouverture de la nouvelle route de Cournon, ce chemin a disparu.
LES CROIX :
 |
 |
 |
| Croix Saint Jacques | Croix Saint Verny | Croix des Marronniers |
 |
 |
 |
| Croix Saint Pierre | Croix des Défunts | Croix de Missions |
Saint Jacques en face des services techniques de la Ville, elle a été érigée selon l’inscription figurant sur son socle, en 1868. Elle a été refaite à l’identique et inaugurée en 2006, l’originale ayant disparue. La croix est en pierre de Volvic à volutes, montée sur un piédestal, puis sur un socle en forme de fût.
Saint Verny était le protecteur des villages vignerons. Une confrérie est constituée. Ce patron des vignerons auvergnats avait pour vocation de protéger les vignes et de favoriser les récoltes. Les habitants du Cendre vénéraient l’ancienne croix St Verny, implantée aux Meix. Elle était intégrée dans la procession des rogations. Une nouvelle croix St Verny datant de 1998 a été érigée, à l’angle de la rue de Gondole et de la route des Martres. Elle est en pierre de Volvic, ainsi que son socle, la croix à trois volutes et au-dessous la statue de Saint Verny, qui est détériorée et qui mériterait une restauration.
Croix des Marronniers en fonte sur un socle en pierre de Volvic, avec au centre de la croix une tête de Christ et au-dessus la tête d’un ange entourée de deux ailes. Elle est d’origine. Elle aurait été placée là, à proximité de l’ancien asile de nuit (maison des indigents). Après la guerre de 1870, on récupérait des vieux canons pour faire des ouvrages. Cette croix pourrait dater de cette époque.
Saint Pierre était le patron du village du Cendre. D’après l’expert Jacques Baudoin, la croix semble dater du 14ème siècle. Son emplacement correspond à un terrain nommé « Grand Champ St Pierre » Au cadastre – 1815 1820 – La croix se trouvait dans le prolongement de la rue de la Croix St Pierre, actuelle rue des artistes. Cette croix ainsi que son socle sont en arkose, elle comporte en son centre un signe peu lisible. Elle se trouve à côté de la boulangerie, à l’angle de l’avenue Centrale et de la rue des Muriers.
Croix de cimetière, ou croix des défunts. Croix en fer, restaurée en novembre 1946, montée sur un piédestal puis sur un socle en pierre, où l’on trouve des inscriptions en latin : traduction : Bienheureux ceux qui reposent dans le Seigneur et sur l’autre face : Donne-leur le repos éternel Seigneur. La plaque n’est pas d’origine, car si cela avait été le cas, elle aurait été scellée. Elle comporte des écrous de fixation selon les nouvelles normes, et semble donc avoir été réparée.
Croix de missions.
Par suite de la déchristianisation pratiquée lors de la Révolution, et, lors de la reconstruction de l’église du Cendre, il y eut un mouvement de ré évangélisations. Des « missions » furent menées sous forme de retraite collective, encadrée par des prêtres diocésains. La mission comportait des exercices de piété, tels que messes, sermons, prêches, visites et prières à domicile, conversions, processions, confessions, communions collectives, catéchèse assidue auprès des enfants…La Mission se clôturait par un défilé devant une Croix.
C’est ainsi que fut édifiée, vers 1860, une croix monumentale, destinée à rappeler aux générations futures la foi des ancêtres. Située Place du Christ, elle fut, longtemps, appelée Croix de Mission. Certains prétendaient que des conversions inattendues s’étaient produites en cet endroit. En 1902, dans la chronique diocésaine de l’époque il était dit « que Le Cendre possède une croix magnifique élevée sur la plus belle de ses places publiques, il est donc inutile d’en élever une autre, et difficile d’en faire une plus belle ». Cette croix en métal, montée sur un socle en pierre de lave possède au-dessus l’inscription INRI, Jésus Nazarenus rex Judaeorum : Jésus le Nazaréen, roi des Juifs, inscription que Pilate avait fait mettre sur la croix, d’après l’Evangile selon Saint Jean. Le Christ au centre de la Croix marque le lieu où est représenté le symbole de l’union du ciel et de la terre. Le Christ, la Croix ainsi que l’Ange seraient les médiateurs entre le ciel et la terre et l’esprit et la matière. Au-dessous une échelle, puis une tenaille et un marteau, encore au-dessous un calice puis un ange debout. L’échelle peut évoquer l’échelle de Jacob souvent empruntée par les anges pour relier ciel et terre, elle pouvait aussi servir à monter et descendre le corps du Christ sur la croix. Le marteau, les clous, la tenaille peuvent être en rapport avec la crucifixion. La coupe peut faire penser à celle qui a recueilli le sang du Christ et qui est à l‘origine de la légende du Graal. La couronne d’épines fabriquée par le bourreau pour être placée sur la tête du Jésus. Tous ces symboles représentent les épisodes de la passion précédant la mort du Christ jusqu’à la mise au tombeau.
Saint Roch et Saint Verny faisaient l'objet d'une confrérie dont la bannière était conservée dans l'église (constaté lors d'une visite paroissiale en 1806).
04 73 77 51 00
Du lundi au vendredi, de 8h30 à 12h30
et de 14h à 17h
