Après la plainte, la victime est présentée à un médecin spécialisé qui constate ses blessures. Puis, la procédure débute : une enquête et une instruction ont lieu et peuvent aboutir au jugement de l’auteur présumé des faits.
Le temps entre le dépôt de plainte et le jugement peut être long. Il est donc conseillé d’être entouré et soutenu, notamment par des professionnels (psychologue, association d’aide aux victimes, etc.).
Présentation de la victime de viol à un médecin spécialisé
À la suite d’une plainte pour viol, le policier ou le gendarme peut demander à un médecin spécialisé d’examiner la victime au sein d’une unité médico-judiciaire (UMJ).
Ce médecin constate les éventuelles blessures et recherche des traces ADN. Il peut également rechercher toutes traces de drogue qui aurait été délivrée par l'auteur du viol.
Un test de dépistage du Sida et, si nécessaire, un test de grossesse pourront être réalisés.
À l’issue de l’examen médical, le médecin doit délivrer un certificat médical à la victime. Ce document indique les lésions subies. Il sert d’élément de preuve contre l’auteur des faits.
À noter
Il est recommandé à la victime de garder les vêtements qu’elle portait au moment de l’infraction, d’éviter de se doucher et de se munir de tous les documents médicaux en lien avec les faits (exemple : certificat médical d’un médecin traitant).
Ouverture d’une enquête pour viol
Au cours de l’enquête, les forces de l’ordre recherchent tous les éléments permettant d’établir la vérité.
L’auteur présumé des faits peut être immédiatement interpelé (si la victime a pu l’identifier). Il peut également être convoqué ultérieurement pour être entendu par la police ou par la gendarmerie.
À savoir
Les enquêteurs peuvent recevoir la victime en même temps que l’auteur présumé des faits pour entendre leurs 2 versions. Durant cette confrontation, chaque partie peut être assistée d’un avocat.
La durée de l’enquête varie en fonction de la complexité de l’affaire. Elle aboutit à la saisine du procureur de la République.
Le procureur de la République décide des suites à donner à l’affaire : il peut saisir le juge d’instruction pour qu’il ouvre une information judiciaire ou classer l’affaire sans suite.
Ouverture d’une information judiciaire pour viol
L’information judiciaire (ou instruction) permet de rassembler des preuves, de rechercher les auteurs d'infractions et d’établir la vérité dans une affaire pénale.
Si la victime s’est préalablement constituée partie civile, elle a différents droits au cours de l’instruction (exemple : accès au dossier).
Durant l’instruction, elle peut être entendue à plusieurs reprises par le juge d’instruction.
L’information judiciaire peut durer jusqu’à 18 mois. Lorsque l’affaire est en état d’être jugée et que le juge d'instruction estime qu'il existe assez d'éléments pour considérer qu'il y a eu viol, l'affaire est renvoyée devant une Cour d'assises ou devant une Cour criminelle.
Jugement de l’auteur présumé du viol
En principe, l’auteur présumé des faits est jugé par la cour criminelle.
Cependant, si le viol a été commis avec des circonstances aggravantes (exemple : viol sous la menace d’une arme) ou que l’auteur présumé est en état de récidive, le procès a lieu devant la cour d’assises.
Si l’auteur présumé des faits est mineur, ce sont les juridictions pour mineurs qui sont compétentes.
En principe, les procès qui se déroulent devant la cour d'assises et devant la cour criminelle sont publics : n'importe qui peut assister aux audiences.
À savoir
Même si le procès est public, il est interdit de procéder à des enregistrements audio ou vidéo. L’utilisation d’appareil photo est également prohibé. En cas de non-respect de ces règles, une amende de 18 000 € peut être prononcée par la juridiction.
Si la victime souhaite que le procès ait lieu sans public, elle peut demander une audience à huis clos.
À noter
La victime ou son avocat peut faire cette demande à l’oral, avant l’ouverture des débats.
La juridiction est dans l’obligation d’accepter cette demande. Dès lors qu’elle ordonne le huis clos, seules les personnes impliquées dans l’affaire (victimes, accusés, avocats, témoins, etc.) peuvent accéder à la salle d’audience.