Si le bâtonnier décide de rejeter votre demande, il doit vous en informer le plus tôt possible, en précisant les motifs (raisons) pour lesquels il a pris cette décision.
Vous avez alors la possibilité de saisir le procureur général près la cour d'appel ou la juridiction disciplinaire des avocats. Il y a une juridiction disciplinaire des avocats dans le ressort de chaque cour d'appel.
Cour d'appel
Procureur général
Vous pouvez saisir le procureur général par une lettre recommandée avec avis de réception. Cette demande doit contenir les informations suivantes :
Pour les personnes physiques, nom, prénoms, profession, domicile, nationalité, date et lieu de naissance
Pour les personnes morales, forme, dénomination, siège social et représentant
Nom, prénom et domicile (adresse professionnelle) de l'avocat
Barreau d’appartenance de l’avocat (par exemple, Paris, Lille ou Lyon)
Objet de la demande (exposé de votre litige et faits reprochés à l’avocat)
Documents justificatifs.
Après examen de votre réclamation, le procureur général peut décider soit de :
Classer la demande sans suite s’il estime que votre avocat n’a commis aucun manquement disciplinaire
Soit, si les faits apparaissent suffisamment graves ou fondés, de saisir la juridiction disciplinaire des avocats.
Juridiction disciplinaire
La juridiction disciplinaire des avocats doit être saisie par requête.
La requête doit contenir obligatoirement les éléments suivants :
Pour les personnes physiques, les nom, prénoms, profession, domicile, nationalité, date et lieu de naissance
Pour les personnes morales, leur forme, leur dénomination, leur siège social et leur représentant
Nom, prénom et domicile (adresse professionnelle) de l'avocat
Objet de la demande
Pièces justificatives
Votre réclamation adressée au bâtonnier.
Le président de la juridiction disciplinaire doit tout d'abord examiner si votre requête est recevable et si elle est assortie des précisions permettant d'apprécier son bien-fondé. Cet examen se fait hors audience.
Si le président de la juridiction disciplinaire estime que la requête est recevable, il va saisir le conseil de l’ordre dont relève l’avocat poursuivi.
L’acte de saisine vous est alors transmis par le président de la juridiction. Vous devez ensuite transmettre ce document à votre avocat par lettre recommandée avec accusé de réception, par remise en main propre contre récépissé ou par acte d’un commissaire de justice.
Le conseil de l’ordre désigne un rapporteur chargé d’instruire l’affaire, dans un délai d’1 mois à partir de la saisine du président de la juridiction disciplinaire. Ce rapporteur mène une enquête impartiale, objective et respectueuse du contradictoire : il peut entendre toute personne utile à l’éclairage du dossier, mais il doit informer l’avocat concerné de ces auditions et lui permettre d’y assister.
Le rapporteur remet ensuite son rapport au président de la juridiction disciplinaire, dans un délai de 4 mois maximum à compter de sa désignation. Ce délai peut être prolongé une fois, pour 4 mois supplémentaires, si le président l’autorise.
La juridiction disciplinaire fixe ensuite la date de l’audience, à laquelle l’avocat est convoqué au moins 1 mois à l’avance.
Vous serez également informé de la date de l’audience et vous avez le droit de demander à être entendu par la juridiction disciplinaire.
L'audience se tient dans la commune où siège la cour d'appel. L'avocat poursuivi comparaît en personne. Il peut se faire assister par un avocat.
La juridiction disciplinaire peut prononcer à la fin de la procédure l'une des sanctions suivantes à l'égard de l’avocat :
Des peines complémentaires peuvent s'ajouter à ces peines principales.
En cas d'urgence, ou dans le but de protéger le public, le conseil de l'ordre des avocats peut suspendre provisoirement de ses fonctions et pour une durée de 6 mois renouvelable une fois l'avocat qui fait l'objet d'une poursuite pénale ou disciplinaire, à la demande du procureur général ou du bâtonnier.
Si le président de la juridiction disciplinaire estime que la requête n'est pas recevable, il la rejette par une ordonnance motivée.
Dans ce cas, la procédure disciplinaire s'arrête, sauf si vous faites un recours contre cette décision auprès de la cour d'appel.
Le recours doit être formé dans un délai de 15 jours à compter de la notification de la décision, par lettre recommandée avec demande d'avis de réception adressée au greffe de la cour d'appel, ou par une remise contre récépissé au directeur de greffe.
Cour d'appel
Vous devez obligatoirement être assisté par un avocat pour cette procédure.